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Le bioblog de Sophie
3 septembre 2012

50 fruits et légumes par jour…

Corbeille fruitswww.photo-libre.fr

… c’est peut-être bientôt ce que conseillera le Programme National Nutrition Santé.

En effet, des études montrent que notre alimentation occidentale est de moins en moins riche en micro-nutriments (vitamines,  minéraux, oligo-éléments). Ces derniers sont pourtant indispensables au fonctionnement de l’organisme.

Ce constat amène à un paradoxe étonnant : notre société souffre à la fois d’obésité et de mal-nutrition. Ce phénomène est assez peu connu car une carence en micro-nutriment n’a pas les effets spectaculaires d’une carence en protéines, glucides ou lipides. Les effets sont plus insidieux et se développent souvent sur le long terme.

Certaines études démontrent en effet le lien fort entre carence en micro-nutriments et maladies endémiques (cancer, infarctus…). David Servan-Schreiber consacre un chapitre de son best-seller « Anticancer » à la nutrition anti-cancer. Il évoque les dernières découvertes scientifiques sur les liens entre nutrition (et notamment anti-oxydants) et cancer.

Quels sont nos vrais besoins nutritifs ? Pourquoi malgré l’abondance alimentaire ne sont-ils pas satisfaits ? Comment peut-on améliorer ses apports en micronutriments pour une meilleure santé ?

 

Les besoins nutritifs de notre corps

Vous savez sûrement que pour fonctionner le corps a besoin de trois macro-nutriments : lipides, protéines et glucides. Ces trois nutriments nous apportent nos calories quotidiennes. Un ratio idéal est le suivant :

Ce qu’on oublie souvent, c’est que le corps a également besoin d’une foultitude de micro-nutriments pour fonctionner. Egalement appelés "trace-éléments", ils doivent être apportés chaque jour par l'alimentation. On les regroupe en trois familles : les vitamines, les oligoéléments (manganèse, fer, cuivre, zinc, sélénium, iode, cobalt, fluor, chrome, molybdène..) et les anti-oxydants.

Contrairement aux macro-nutriments, ils n'apportent aucune calorie, ne sont donc pas directement source d'énergie. En revanche, ils sont impliqués dans diverses fonctions du corps et participent activement en tant que co-catalyseurs à des milliards de réactions biochimiques qui se déroulent à chaque seconde chez tous les êtres vivants.

Certains participent également à l'extraction de l'énergie contenue dans les macro-nutriments. Il est donc  indispensable d’en consommer conjointement aux macro-nutriments.

 

Des aliments modernes aux valeurs nutritives médiocres

Depuis 1950, des chercheurs mesurent le contenu nutritionnel de l’alimentation. Une étude menée au Canada en 2002 révèle que dans les années 1950, manger une banane, une orange et une pêche suffisait à pourvoir les « apports journaliers recommandés » (AJR) d’une personne en vitamine A. Aujourd’hui, vu les teneurs en nutriments, il faudrait 5 bananes, 10 oranges, et 26 pêches pour avoir sa dose de vitamine A !

De même, en un demi-siècle, la pomme de terre a perdu plus de la moitié de sa vitamine C et de son fer, plus d’un quart de son calcium et 100 % de sa vitamine A ! Selon cette étude canadienne, quasiment 80 % des aliments testés ont vu leur teneur en calcium et en fer diminuer.

Plus récemment, le rapport Still No Free Lunch de Brian Halweil, du World Watch Institute (États-Unis), publié en 2007 met en évidence cette « dilution en nutriments » généralisée.

 

Les causes de la dilution nutritive de nos aliments

Selon ce même rapport, les causes de la dilution nutritive de nos aliments sont variées :

Les méthodes agricoles d’abord : l’utilisation intensive de pesticides et d’herbicides, les excès d’engrais qui augmentent la vitesse de croissance des plantes et diminuent proportionnellement le temps de fixation des micronutriments. Les techniques intensives épuisent aussi les sols, dont la teneur globale en nutriments diminue dans certaines zones.

En cause également, selon Brian Halweil, les rallongements du temps de transport. Un aliment parcourt en moyenne 2.500 kilomètres avant d’être consommé !

Du coup, certains fruits, cueillis trop tôt, n’ont pas le temps de développer les nutriments liés à l’ensoleillement, comme les anthocyanines ou polyphénols, ces composants qui nous protègent contre le cancer ou la détérioration des cellules du cerveau. Quant au taux de vitamine C dans les pommes et abricots cueillis verts : il est proche de zéro !

Les traitements de conservation des aliments peuvent également être en cause. L’irradiation par exemple peut aussi avoir des effets sur la teneur en vitamines des aliments – elle peut également entrainer la production de composés cancérigènes.

En cause également, les pratiques de sélection des plantes selon leur rendement. Les agriculteurs préfèrent les plantes qui poussent vite, produisent beaucoup et ont une belle apparence. Mais plus le rendement est élevé, moins la plante dépense d’énergie à absorber des oligo-éléments, et plus la teneur en nutriments est faible.

La consommation de produits industriels raffinés. Pour des raisons de rendements, l’industrie agrolimentaire extrait, à partir des aliments, des matières grasses, du sucre, de la farine raffinée. Tout cela en isolant la partie énergétique de la partie non-énergétique, composée par exemple de fibres et de micronutriments.

Ainsi, consommer de la baguette blanche présente bien moins d’intérêt nutritionnel que de consommer du pain complet.

 

Dans ce contexte, comment garantir une alimentation équilibrée ?

-          Diversifier au maximum son alimentation afin de favoriser un apport varié et équilibré de micro-nutriments

-          Privilégier une alimentation biologique. L’AFSSA reconnait par exemple que la pomme de terre bio est significativement plus riche en vitamine C que la pomme de terre conventionnelle. De même, certaines, récentes, tendent à montrer que les composés phénoliques s'accumulent davantage dans les produits issus de l'agriculture biologique.

-          Eviter les aliments raffinés dont la teneur en micro-nutriments est limitée (on parle de "calorie vide" pour le sucre blanc, la farine blanche...). Dans les céréales par exemple, la majorité des micro-nutriments se situe dans l’enveloppe qui est retirée lors du raffinage.

 

Biobliographie:

http://www.biolineaires.com/articles/nutrition/qualite-du-bio/122-comparatif-produits-bio-produits-conventionnels.html

 http://www.toutlediabete2.fr/209-vie-quotidienne/108-micronutriments.html

http://www.bastamag.net/article1152.html

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